Aujourd’hui, je vous parle d’un évènement qui me tient à coeur: Made In Angers et d’une découverte qui vous plaira surement: une brasserie de bière artisanale et biologique.
Made In Angers est un évènement pendant lequel, les entreprises angevines ouvrent leurs portes moyennant un tout petit prix d’entrée (5 euros). Cet évènement existe depuis une dizaine d’années maintenant.
Je me souviens encore de ses premières années parce que j’étais hôtesse d’accueil Made In Angers dans certaines entreprises participantes pendant ma première année de fac. A l’époque, la ville était bien en avance sur la découverte des entreprises! Le tourisme industriel est une pratique relativement récente!
Pendant Made In Angers, on assouvit sa soif de découverte dans tous les domaines: la production de camions, d’ascenseurs, de chocolat, de légumes ou encore la fabrication de la bière! Angers offre une grande diversité d’entreprises de production et il y en a pour tous les goûts, en particulier, pour les gourmands et les amateurs de plantes (après tout, c’est une grande région horticole et agricole!).
Une aubaine pour une fille comme moi! 🙂
Alors cette année, comme j’étais dans la région, j’en ai profité pour découvrir une brasserie de bière artisanale : La Piautre. Le processus de fabrication m’intéressait particulièrement car il est similaire à la fabrication du whisky (tout du moins pour la première partie) et vous allez voir comment.
La Piautre est une bière locale que j’ai découverte, il y a quelques années en allant manger au fastfood bio de Pascal Favre d’Anne: Le Restaurant VF à Angers. J’avais gouté leur bière blanche qui est très rafraichissante et agréable. Ma visite de la brasserie m’a ouvert sur le monde bien plus complet de la Piautre!
La brasserie a tout de la petite entreprise artisanale. Située dans un petit village au bord de la Loire, leur labo est implanté juste derrière la gare de la Ménitré. Leur situation est incroyable : au bord de Loire, loin des grandes zones industrielles.
L’entreprise de la Piautre se résument à 2 bâtiments: une malterie et une brasserie installées dans d’anciens entrepôts de la SNCF. La brasserie existe depuis 10 ans et la malterie est LA nouveauté 2014.
Alors comment ça marche?
On nous explique que dans la malterie, la Piautre prépare la base de la fabrication de ses bières: l’orge malté (la même chose que pour le whisky). Cette orge, ils l’achètent chez des producteurs bios et locaux. Dans la malterie, ils vont le faire germer pour développer le sucre naturel puis ils vont le faire sécher et rôtir pour lui donner du goût.
Ils pourraient acheter de l’orge maltée chez des grossistes qui font des produits sur mesure pour les industriels mais apparemment, il est difficile (impossible) de trouver de l’orge bio malté français en grosse quantité. Alors comme la Piautre se vente de faire du bio et du local, cela ne collait pas vraiment à leur devise, tout ça.
Aujourd’hui grâce à leur malterie, ils choisissent le producteur d’orge, le type d’orge et ils peuvent « malter » leur orge comme ils le souhaitent (genre croustillant ou super croustillant si vous voyez). Niveau traçabilité, c’est quand même vraiment mieux.
Dans le second bâtiment, on fait tout le reste de la fabrication de la bière. La première étape est d’utiliser le malt (le gâteau de malt) et de le combiner avec l’eau chaude pour fabriquer le mou. Quand ce mou est près, il existe deux options : mettre le mou directement avec des levures pour devenir de la cervoise ou infuser le mou avec du houblon avant de lui rajouter les levures pour le faire devenir de la bière. La Piautre ne fait que de la bière, ils utilisent donc du houblon pour « aromatiser » leur mou.
Le houblon est une sorte de liane qui pousse dans l’est et le nord de la France. Elle fabrique des petites fleurs vertes en forme de cône qui permet d’améliorer la conservation de la bière et lui donner une saveur amère. Ma maman, qui est alsacienne, me racontait qu’elle avait cueilli du houblon pendant toute sa jeunesse. Après avoir ramassé les lianes, ils enlevaient les fleurs et les mettaient à sécher dans les greniers des fermes. Ces petites fleurs vertes donnent soit de l’amertume (houblon amérisant) ou des saveurs distinctives (houblon aromatique).
Le houblon fait donc un petit tour dans le mou à l’intérieur de boules à thé géantes puis ce mélange est transféré dans des cuves verticales avec des levures. Ces levures vont manger les sucres du liquide créant le gaz présent dans la bière.
Puis, 2 choix se présentent encore à la brasserie: faire de la bière de soif, c’est à dire embouteiller tout de suite ou faire de la bière de garde : faire reposer la bière dans des cuves horizontales (inox ou bois) pour que les saveurs se mettent en place.
La Piautre ne fait que de la bière artisanale de garde. Ils font même des bières de garde qui ont été terminées dans des fûts de chêne de vin (Aubance) par exemple ce qui donnent des goûts vraiment différents aux bières.
La bière artisanale est une boisson que j’ai appris à connaître que très récemment. Depuis que nous nous sommes installés en Ecosse pour être franche et comme pour le vin, pour le gin ou tout autre alcool, la bière n’est pas juste de la bière et la production de la Piautre le montre bien. Ils fabriquent des blondes, des blanches, des ambrées et des brunes (les classiques) mais ils fabriquent aussi de IPA (Indian Pale Ale, une bière florale et amère) et des barley wine (une bière millésimée à haute fermentation avec un degré d’alcool élevé, 10ºC pour la Piautre, qui se conserve bien). Ces 2 types de bière sont issus des traditions britanniques de production et il y en a encore bien plus sur le marché!
En Europe, il y a énormément de petits producteurs artisanaux qui valent un petit détour. J’essaierai de vous en faire découvrir un peu plus très bientôt. En attendant, avez-vous lu mon article sur l’événement Innis & Gunn, une marque de bière écossaise?
Si vous avez besoin de ravitaillement, sachez que la brasserie de la Piautre est ouverte au public tous les samedis pour des dégustations et de la vente.
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