La vie sur les îles écossaises du sud-ouest
Alors que nous sommes encore dans le bateau entre Islay et Oban, j’ai envie de vous parler de notre expérience (ou plutôt de nos anecdotes) de la vie insulaire sur l’île d’Arran et sur l’île d’Islay. C’est un art de vivre que l’on ne peut pas appréhender si on n’a jamais vécu sur une île (et encore plus écossaise). Voici quelques instants de la vie sur les îles écossaises…
Arran est très proche du continent. Accessible depuis Glasgow en à peine deux heures, la vie insulaire est un peu différente de celle d’Islay. Pour aller aussi rapidement à Glasgow depuis Islay, il faut prendre l’avion et le budget n’est pas le même qu’en ferry. Il faut compter entre 100 et 200£ pour faire un aller-retour Islay/Glasgow en avion quand il faut 16£ pour faire Ardrossan/Brodick en ferry + 16£ de train aller-retour entre Ardrossan & Glasgow. Difficile d’aller faire ses courses sur le continent trop souvent dans ces conditions depuis Islay (surtout que les habitants n’ont pas de tarif préférentiel).
Islay, c’est le bout du monde ! Après cette île, il y a l’océan atlantique puis… le Canada. On voit aussi l’Irlande du Nord depuis le sud de l’île les jours de temps clair. L’Irlande est moins loin que l’Ecosse à vol d’oiseau. Mais même en hiver, c’est une petite île qui bouge et vit grâce à l’industrie du whisky et un peu grâce au tourisme.
Mais voyons quelles sont les particularités de la vie insulaire écossaise !
Les habitants des îles écossaises
En discutant avec les locaux, on s’aperçoit que les tranches de population les plus représentées sont les anciens et les familles. Entre les deux, les jeunes partent pour étudier en ville (ce qui parait logique). Ceux qui restent, travaillent bien évidemment dans le tourisme ou dans les distilleries. Quand je repense à mon adolescence où je me plaignais d’habiter à 2kms du premier bourg… Je me demande ce qui se passe dans la tête des jeunes de ces îles. Ils sont certainement habitués (ou ils attendent tous l’université avec impatience 😅) !
Les écoles et les services publiques
Sur Islay, il n’y a qu’une seule high school (collège & lycée) dans le village de Bowmore (il y a par contre des écoles primaires dans chaque village) . Cette école accueille aussi tous les élèves de l’île de Jura (à quelques minutes en bateau). Cela veut dire que chaque matin et chaque soir, les enfants prennent le ferry à Port Askaig et le bus pour aller à l’école. Vous pensez bien que dans ce coin là les ferries peuvent très facilement être interrompus par le mauvais temps. Si les enfants ne peuvent pas rentrer chez eux, ils restent dormir chez une famille d’accueil à Bowmore et si le ferry ne part pas le matin, pas d’école ! Hourra ! (J’aurai aimé ce système 😊)
Pour ce qui est des ramassages des poubelles et du recyclage, ce n’est pas comme sur le continent. Les camions montent sur le ferry et font le tour des îles. Du coup, il ne doit pas y avoir de ramassage tous les 2 jours comme à Édimbourg, je suppose. Au moins, le travail des ramasseurs de poubelle des îles est loin d’être monotone. Il faut juste avoir le pied marin si vous envoyez votre candidature !
Calmac, le transport en commun de tous
Les ferries Caledonian MacBrayne ou de son petit nom Calmac sont indispensables à la vie de tous les jours. On transporte sur les ferries les vivres, les camions poubelles, les camions citernes de whisky ! Tout ce qui est nécessaire pour vivre sur ces îles. Les productions agricoles sont limitées et comme tout un chacun, les habitants aiment la diversité des produits que l’on trouve dans les supermarchés. C’est donc grâce à ces ferries que les supermarchés sont réapprovisionnés.
A chaque trajet, son bateau. Avant de faire un trajet, vous pouvez regarder les caractéristiques du bateau. En 4 trajets, nous avons pris 4 bateaux de taille et de modèle différent. Bien entendu, la taille dépend du nombre de personnes et de camions qui l’emprunte chaque jour ainsi que le temps de traversée. Par exemple, le bateau entre Kennacraig et Port Askaig est l’un des plus gros que nous ayons pris. Il y avait d’ailleurs un camion transportant les alambics de la nouvelle distillerie de Ardnahoe avec nous. Plus cliché ce n’est pas possible, surtout pour aller sur l’île Islay !
Les bus sur Arran et Islay
Les bus d’Arran
Arran est desservie par des petits bus de ville (j’aime bien les appeler « passe-partout », ils sont tout petits) qui font le tour complet de l’île. Ils ne sont pas très fréquents (en hiver, il y en avait un toutes les deux heures) mais avec un peu d’organisation, il est possible de visiter l’île sans voiture. Un service bien pratique pour les locaux non motorisés particulièrement les personnes âgées !
Les bus d’islay
Nous avons emprunté le bus un vendredi après-midi entre Bowmore et Bruichladdich sur Islay pour visiter la distillerie de Bruichladdich (on boit ou on conduit 😉 mais pas les deux), c’était toute une expérience.
La co-op (petit supermarché) de Bowmore étant la plus grande de l’île, les anciens viennent donc en bus le matin des villages aux alentours, font leurs courses et repartent en début d’après-midi. Nous avons eu la chance de prendre le bus avec eux. Ils se connaissent tous (forcément) et chacun y va bon train sur les potins. C’est vraiment drôle de voir ces anciens avec leurs cabas remplis de nourriture, de chocolat et de fleurs monter dans un bus (qui ressemble à un bus scolaire de chez nous). C’est un service nécessaire pour que tout le monde puisse vivre sur cette île ! (et une manière de voir du monde, de discuter avec des gens) Cette expérience me fait encore sourire.
La vie sur les îles écossaises, un état d’esprit
Comme en Corse ou sur les îles bretonnes, la vie insulaire forge un état d’esprit bien particulier. Il faut certainement être né sur une de ces îles les moins connectées pour pouvoir y faire sa vie.
Moi, j’y trouve un certain bonheur simple : passer quelques jours, voir une ou deux semaines à profiter du calme, de la nature et des gens accueillants. Je sais que je ne pourrai pas y vivre en permanence mais j’aime beaucoup cette sensation de « loin de tout » sur une île ! J’y reviendrai très vite !
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haaaa, ça fait rêver! Peut être pour un prochain périple…
Mais ouii ! Il faut en garder pour les prochains voyages 😛
Je m’étais posé les mêmes questions que toi sur comment vivent les gens et les jeunes quand j’étais allée en ecosse. Et pourtant, je ne suis même pas allée sur ces iles là! mais rien que le nord (au dessus d’Ullapool), tu ne croise aucune habitation pendant des kilomètres, et parfois il y a une maison, seule. je me demande aussi comment vivent les gens dans ces coins reculés. (et pourtant j’ai grandi à la campagne ^^)
(je profite de ce commentaire pour te dire que j’ai un peu du mal à lire ton blog, la typo est gris très clair chez moi (ordi, firefox), et sur fond blanc, ça n’est pas très évident à déchiffrer…)
Hello
Mais c’est clair ! Aujourd’hui, je me verrai bien vivre quelques semaines, voir quelques mois dans ces conditions parce que j’en ai besoin mais ados, je me demande comment j’aurai réagis.
Merci pour ton commentaire, je vais t’envoyer un petit email.
hi ! merci pour votre témoignage… pour ma part je prépare le troisième périples sur ces magnifiques ïles, 20 jours… cette fois je rajoute la découverte de Skye, un petit tour avec le « Jacobite » et je refais Islay, Jura, Arran et Mull … j’en rêve plusieurs fois par mois ! vivement juin 2024, en tout cas je suis vraiment tombée amoureuse de ce pays et de ses habitants tellement sympathiques et accueillants. Martine
Bonjour Martine !
Un beau voyage en perspective 🙂 Il n’y a plus qu’à patienter jusqu’à juin maintenant 🙂
Sophie